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Bolwieser

Quinzaine 1983 | Long métrage

BOLWIESER pourrait marquer el sommet de ce que l’on a baptisé la période « verre » de Fassbinder, qui date de quelques années. D’une manière ou d’une autre, chaque image du film est soit reflétée dans un miroir, soit vue à travers une fenêtre, ou reflétée dans une tâche de lumière. Tout ce qui se passe est filmé à légère distance de la réalité sordide de cette petite ville allemande, où le récit se déroule à la fin des années vingt.
Fassbinder démontre une fois de plus son immense talent pour la stylisation cinématographique, qu’aucun de ses contemporains n’a pu approcher de cette manière. J’ignore comment il y réussit. On peut se contenter d ele décrire: il y a un petit canari jaune dans l’appartement de Bolwieser, situé au-dessus de la station de chemin d efer. Lorsqu’il chante, c’est-à-dire presque constamment, cela sonne comme si un ongle se déplaçait le long d’un tableau noir… Vincent CANBY
 

Cinéaste(s)

Rainer Werner Fassbinder

De 1966 à sa mort en 1982 à l’âge de 37 ans, Fassbinder a réalisé 44 films pour le cinéma et la télévision (le premier court métrage est perdu). Également homme de théâtre, dramaturge, acteur et metteur en scène, il a réuni au sein de l’Action-Theater puis de l’antiteater une troupe de comédiens et de techniciens qui ont fidèlement travaillé avec lui, sur scène et au cinéma : Hanna Schygulla, Ingrid Caven, Margit Carstensen, Irm Hermann, Harry Baer, Kurt Raab, Ulli Lommel, Günther Kaufmann… Travailleur acharné, Fassbinder s’est imposé au cours de ces 16 années comme la principale figure du Nouveau Cinéma Allemand – Langlois disait qu’« avec Fassbinder, le cinéma allemand de l’après-guerre est né ». Et en effet, il a essentiellement mis en scène l’histoire de son pays : sagas, fresques et mélodrames sur l’Allemagne au XIXe et au XXe siècles, portraits sans fard du sort réservé aux minorités et aux plus démunis, réflexions à chaud sur le terrorisme qui frappait la R.F.A. dans les années 70. En-deçà de l’histoire allemande, Fassbinder a extrait et filmé la constance d’une nature humaine qui se nourrit d’injustices : les rapports dominant/dominé sur lesquels repose la société mais aussi le désir entre individus (y compris du même sexe), l’oppression et le chantage exercés par l’autre. Témoin d’une lucidité incommodante sur les hommes et leur commerce, il a beaucoup choqué. Mais c’est précisément de cette clairvoyance alliée à une force de travail hors du commun que sont nés tant de films d’une inventivité et d’une liberté formelles inédites.

Fiche artistique & technique

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