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Memorias Do Carcere

Quinzaine 1984 | Long métrage

Dans MEMORIAS DO CARCERE, la prison est une métaphore de la société brésilienne. Dans l’espace exigu de la prison, la dynamique de chacun est plus claire: la classe moyenne intellectuelle, le militaire, l’ouvrier, le jeune, le vieux, la femme, l’homme du Nord-Est et l’homme du Sud du Brésil. Et dans la prison de Ilha Grande, on rencontre les prisonniers de droit commun: le nègre, le voleur, le bandit, l’homosexuel. Graciliano Ramos a enregistré tout cela en luttant contre ses propres préjugés, et a laissé un témoignage généreux et ouvert. Je voulais transmettre, tel qu’il l’a exprimé, le désir de liberté de Graciliano: sortir de la prison pour ne plus jamais y retourner. La prison au sens le plus large: les prisons sociales et politiques qui enferment le peuple brésilien. Nelson PEREIRA DOS SANTOS

Cinéaste(s)

Nelson Pereira Dos Santos

Nelson Pereira dos Santos est né à São Paulo le 26 octobre 1928. Formé en droit, il travaille comme journaliste pour gagner sa vie, tournant des actualités. En 1950, il réalise son premier court métrage, Juventude, un documentaire tourné en 16 mm. Avec Rio, 40°, il donne naissance au mouvement qui va renouveler le cinéma brésilien, rompant avec les films académiques et commerciaux qui avaient cours jusqu’alors. Avec ce film influencé par le néo-réalisme italien, Pereira dos Santos bouleverse les principes habituels de production, employant des acteurs non professionnels et filmant en décors naturels. Dans Rio, zone morte qui témoigne de la même influence, il décrit de façon surprenante l’exploitation des danseurs de samba des favelas. Ses films suivants sont des oeuvres de transition : Mandacura vermelho, dans lequel il joue, et Bouche d’or, d’après une pièce de Nelson Rodrigues, le dramaturge brésilien « maudit ». Cependant, en 1963, il déclare l’indépendance du cinéma brésilien avec Sécheresse, adapté d’une nouvelle de Graciliano Ramos. Il inaugure ainsi sa phase de maturité et de réalisme critique, avec une cruauté farouche, presque documentaire, sur l’homme du « sertao » persécuté par l’aridité et la misère. Les images, obtenues en lumière naturelle, la caméra tenue à l’épaule et le traitement journalistique de la structure dramatique posent les prémisses du Cinema Novo, mouvement formé par des jeunes gens cousins de ceux de la Nouvelle Vague. Primé à Cannes, le film rencontre un triomphe mondial. Après la prise du pouvoir par les militaires, les cinéastes brésiliens doivent utiliser l’allégorie pour s’exprimer : Pereira dos Santos entame son cycle allégorique avec la chronique urbaine El Justicero, comédie légère et ironique sur la classe moyenne ; il enchaîne avec Soif d’amour, film ouvert et désordonné où il analyse le manque de perspectives d’un mouvement politique ; L’aliéniste, métaphore sur les formes de domination sociale, d’après le conte de Machado de Assis ; Qu’il était bon mon petit français, film « historique » pour lequel il retourne au style documentaire et oppose la fiction à la réalité. La fiction scientifique Pas de violence entre nous met fin au cycle allégorique du cinéaste. Essayant de percer à jour l’homme brésilien, il poursuit ses recherches vers les thèmes religieux et politiques développés dans les centres urbains de domination culturelle. Appartiennent à ce cycle L’amulette d’Ogum, La boutique aux miracles et Bahia de tous les saints, les deux derniers adaptés de Jorge Amado, sur les conflits entre l’intelligentsia progressiste et la mystique du peuple. Entre-temps, il réalise Mémoires de prison, d’après l’oeuvre cérébrale et autobiographique de Graciliano Ramos adapté du même auteur que Sécheresse . Le film raconte comment une mutinerie des membres de l’Alliance Nationale Libératrice, en 1935, provoqua une vague de répression contre les supposés sympathisants communistes. Il a aussi enseigné le cinéma à l’Université de Brasilia et a dirigé la Coopérative Brésilienne de Cinéma.

Fiche artistique & technique

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